Koicédon du 1er octobre : un tissu naturellement froissé
Le koicédon de la semaine dernière était bien joli, vous l'avez dit! Certains l'ont même trouvé pratique (une paille pour siroter une boisson...) ! Il est les deux à la fois ! et pourtant si petit, microscopique...
En effet, il manquait (volontairement) l'échelle ! Cette photo, empruntée au site de biologie Biomedia si bien fait (voir le lien link), est celle de fibres de lin grossies au moins 300 fois ! Chaque fibre est constituée d'une seule cellule végétale, très allongée (6 à 10 cm !) et très fine (un diamètre de 7 à 40 microns, c'est-à-dire pas plus de 40 millièmes de millimètre!).
Mais où sont donc ces fibres de lin? Où les cache le lin qui pousse dans nos champs ? A l'intérieur de ses tiges si frêles...
Coupons une tige de lin en rondelles très fines et observons la dentelle obtenue au microscope, sur une photo empruntée cette fois à Sébastien Alix, docteur de l'Université de Rouen :
Les fibres de lin sont les cellules brillantes, semblables à des petits pneus, groupées par paquets (des "faisceaux") à la périphérie de la tige de lin. Leur épaisseur est due à leur paroi épaisse, sorte de mur solide et résistant limitant la cellule.
Vues d'encore plus près au microscope électronique, la paroi occupe un espace très large autour de la lumière centrale qu'occupait la cellule avant de mourir. C'est cette paroi épaisse et rigide, très riche en cellulose, qui confère à la fibre de lin, et au fil de lin constitué de nombreuses fibres accolées, sa résistance.
Et la "pliure" de la "paille" ? On appelle cela un "genou", zone de "flambage" de la fibre sous l'effet des compressions subies lors de sa mise en place dans la tige. Les genoux se retrouvent dans le fil de lin et donc dans le tissu et forment alors des pliures : le lin est un tissu qui se froisse facilement !